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Je ne suis pas d'accord

Les remarques et/ou les contestations que je fais ci-après sur les contenus de certains sites web ne doivent pas être considérées comme une mise en cause de ces sites qui, malgré cela sont généralement très intéressants. Ils ont enrichi mes connaissances et je retourne les visiter périodiquement.

La machine à calculer de Blaise Pascal

Au sujet de l'horizontalité nécessaire au bon fonctionnement de la pascaline:

sautoir pascaline

Parmi les remarques concernant le fonctionnement de la machine à calculer de Blaise Pascal, il est parfois question de la nécessité de placer l'additionneuse sur un plan parfaitement horizontal pour qu 'elle fonctionne correctement. Cet argument est basé sur le fait que le positionnement des engrenages internes ainsi que le passage des retenues se fait sous l'action de cliquets/masselottes soumis à l'action de la pesanteur.


La force exercée par ces masselottes dépend effectivement de l'inclinaison de l'appareil. Elle est maximum lorsque l'axe de rotation du cliquet et son centre de gravité sont sur une même horizontale. Cette force varie comme le cosinus de l'angle d'inclinaison de la machine. Pour la faire diminuer de 0,5 pour cent, il faudrait incliner la pascaline de 5,7 degrés. En supposant la machine posée sur le plateau d'une table de un mètre de longueur, cet angle est obtenu en soulevant l'un des côtés de 10 centimètres !

Le mécanisme de la calculatrice était probablement insensible à de si petites variations (tout comme l'était la réplique que j'ai pu faire fonctionner). De plus, une telle inclinaison de la table se voit immédiatement au premier coup d'œil.

La séquence filmée suivante montre que le passage des retenues fonctionne sur une réplique de la pascaline inclinée de 6 degrés.

armoiries Blaise Pascal

En conclusion : l'argument de l'horizontalité parfaite nécessaire au bon fonctionnement de la machine à calculer de Blaise Pascal n'est pas défendable.

Au sujet des reporteurs

Le système de reports de la pascaline est décrit de manière totalement fausse sur certaines pages web.

Le système adopté par Blaise Pascal n'a absolument rien à voir avec une roue munie d'un ergot qui, chaque fois qu 'elle fait un tour complet sur elle même vient faire progresser la roue adjacente d'une position (système que l'on trouvait dans les compteurs kilométriques mécaniques des voitures automobiles, certains compteurs à eaux et quelques machines à calculer mécaniques).

Dans la pascaline, le passage d'une retenue est "préparé" en élevant progressivement une masselotte qui est libérée lorsque la roue qui l'actionne passe de 9 à 0. En retombant, cette masselotte fait progresser la roue adjacente d'une unité. Avec ce dispositif le report est séquentiel. C'est à dire que le passage de la retenue sur un ordre décimal donné ne se fait que lorsque les éventuels passages des retenues sur les ordres inférieurs ont tous été effectués. Sur les instruments de type "compteurs kilométriques", le passage des retenues est simultané (cf rubrique "petite histoire du calcul mécanique").

Un système de report séquentiel permet en principe de construire des machines d'aussi grande capacité que l'on souhaite. La plus grande capacité connue pour une pascaline est de dix étages, il s'agit d'une machine comptable avec sous et deniers conservée au Staatlicher Mathematisch-Physikalischer Salon de Dresde.

Les calculatrices du type machine à calculer de Blaise Pascal

Hippocampe

Certains sites donnent une classification des machines à calculer par types.

Dans ces classements, des additionneuses du type lightning sont mises dans la rubrique "Pascal type adding machine".

La seule similitude est visuelle en ce qui concerne le type d'inscripteur à cadran. Pourquoi si l'on s'en tient là, ne pas mettre l'hippocampe et le cheval dans la même catégorie ?


Les inconvénients de la pascaline

Un des inconvénients avancé sur la machine à calculer est que seul Blaise Pascal pouvait la réparer. Je pense qu'au 17ème siècle, le contexte relatif à l'utilisation des quelques rares machines existantes était différent de celui du 19ème/20ème siècle et que le problème ne se posait pas en ces termes.

D'autres points sur lesquels je ne suis pas d'accord sont mentionnés dans la rubrique traitant du mode d'emploi de la pascaline

La machine à calculer de Léonard de Vinci

Je ne discuterai pas longtemps sur le sujet. Il me semble surprenant (à la lecture des seules informations que j'ai pu trouver) qu 'à la simple vue d'un dessin représentant un train d'engrenages démultiplicateurs, des élucubrations sur une étude concernant une machine à calculer aient pu voir le jour.

Sur le dessin en question, je ne vois pas de chiffres permettant de lire des résultats de calculs. Les roues tournent de manière continue (ce qui ne faciliterait pas la lecture des résultats, bien que Tchebitchev ait conçu une machine à calculer présentant cet inconvénient). Léonard de Vinci ayant beaucoup travaillé sur des machines de forces (grues, palans ...) le dessin présenté me semble plutôt apparenté à ce type de machines.